J'aimerais présenter ici des livres qui ont changés ma vie.
Il s'agit rarement de grand changement; bon, il est vrai que j'ai voulu devenir
un homme et revenir dans le temps, directement dans les années 1950 après ma
lecture de Sur la route de Jack Kerouac...C’est que souvent notre vie change
sans que l'on ne s'en aperçoive. C'est après, quand la même situation se
reproduit et qu'on ne réagit pas de la même façon, qu'on réalise qu'il y a eu
un changement. On a grandit, on a évolué, on a appris.
J'aime lire. J'ai appris à marcher avec un livre dans la
main (je me tenais au livre). Quand je ne sais plus quoi lire, je deviens
angoissée. J'ai toujours un livre avec moi, dans mon sac. Même si je sais que
je ne lirais pas. Ça m'en prend un. Je fantasme sur les bibliothèques, celles en
bois qui sentent la poussière et qui contiennent plus de livres que j'en lirais
dans ma vie. Quand je vais chez quelqu'un, je ne fouille pas dans la salle de
bain: je regarde sa bibliothèque. Et je juge, un peu. J'ai déjà perdu tout
respect envers une amie, car elle achetait des livres, mais ne les lisait pas.
Ce n'était pour elle qu'un élément de décor. Je l'avoue, notre amitié ne tenait
plus à grand-chose, à ce moment. Elle a fini dret là.
Petite, j'allais à la bibliothèque de mon quartier prendre
des livres et je CAPOTAIS: tous ces livres sont à moi? Pour 3 semaines? Quelle
invention géniale! Fabuleuse! Je voulais devenir bibliothécaire: pour moi,
c'était le plus beau métier du monde. Le père Noël pouvait bien aller se perdre
dans les îles Mouc-Mouc, pour se que
j'en avais à faire. J'ai travaillé dans des librairies: j'en garde de beaux
souvenirs. Quand je parle d'un livre que j'ai aimé, je me mets à pleurer. Et je
n'entre que rarement dans une librairie, car il m'est difficile d'en ressortir
les mains vides. Je suis comme Angelina Jolie quand elle entre dans un
orphelinat: je voudrais tous les adoptés.
Je parle peu de moi: je parle des livres que j'ai lus. Je
les regarde avec tendresse et un de mes petits plaisir est de faire le ménage
de ma bibliothèque. Je les range, je les sens, je me souviens, je promets: oui
je te lirais un jour! Mauvaise mère, je ne tiens pas toujours mes promesses.
Voici donc une petite liste: elle n'est pas complète,
j'ajouterais des choses au fil de mes lectures. Mais elle présente mes coups de
cœur, par catégories; j’y ajoute aussi un petit résumé de mon cru.
-Le livre qui m'a redonné le goût de lire: Les trois
mousquetaires, Alexandre Dumas.
Suite à mon DEC en Littérature, je n'avais plus le goût de lire. Les lectures "obligées" du programme m’avaient écœurées, découragées. Nous devions lire un livre par semaine et bien qu'il m'arrive de le faire, j'aime prendre mon temps et lire quand j'en ai le goût. Lire était alors une corvée, une obligation. Ajoutez à cela quelques problèmes personnels et vous avez une fille qui ne veut plus rien savoir. Après mon DEC, donc, je ne voulais plus lire. Tous les livres que je touchais me répugnaient. Je voulais lire des "classiques", du Zola, du Proust, du Camus, du Stendhal, du Gide ...Des livres que je «me devais» avoir lu. Mais je n'en avais pas le goût. Je voulais être emportée, être divertie...Mon ex-copain m'a alors suggéré la lecture de ce livre. "Tu es drôle, lui ais-je dis, c'est un livre pour enfant...et j'ai vu le film, alors...". "Détrompes-toi! M’at-il répondu, le film est médiocre et ce n'est pas pour enfant! C'est le meilleur livre que j'ai lu dans ma vie. Essais-le, tu vas voir." J'ai essayé. Et j'ai poursuivi avec 20 ans après, la suite. J'avais repris goût à la lecture. Depuis, je voue un culte à Alexandre Dumas. Je l'aime d'amour. Je n'ai pas lu toutes ces œuvres (voir: auteur que j'ai trop lu) et je n'ai pas encore lu Proust. Mais je relus ce livre plusieurs fois… Parfois j’en lis des extraits, au hasard. Pour le plaisir.
L'histoire est simple: d'Artagnan, fils de Gasconne, fier pète et plein d'hormones, par à Paris pour devenir mousquetaire du roi. Dans sa poche, une lettre destinée à monsieur de Treville, capitaine des mousquetaires. La lettre a été écrite par son père et on sent que d'Artagnan y tiens. Or, suite à un quiproquo avec un balafré, il se fait voler sa précieuse lettre. Dans son excitation (ai-je mentionné qu'il était Gascon et plein d'hormone?) il se mettra à dos 3 mousquetaires du roi (Athos, Portos et Aramis) avec lesquels il devra combattre en duel. Bien entendu, les choses ne se passeront pas comme prévu et nos quatre comparses deviendront les meilleurs amis du monde. Ajoutez à cela des complots, des bijoux, une vamp tatouée d'une fleur de lys et vous avez une histoire intemporelle et merveilleuse.
-Le livre qui m'a fait voyager: Hypothermie, d'Arnaldur
Indridasson
Beaucoup de livres m'ont fait voyager. C'est là le plaisir
de lire. Ce livre se déroule en Islande, pays que je rêve de visiter, mais où
je n'irais surement jamais: c'est bien trop cher pour mes moyens et j'aime trop
dépenser mon argent pour des choses futiles. Sa description des landes
islandaises, des lacs et des lieux m’a transporté. J'ai aussi lu La voix, mais
ce n'était pas aussi bon. Visiter l'Islande pour presque rien (quand on prend
le livre à la bibliothèque) = je me sens riche.
L'inspecteur Erlendur, toujours à la recherche de son frère
perdu, enquête sur le suicide d'une femme sans histoire; la meilleure amie de
la défunte est persuadée qu'elle ne s'est pas suicidée. Ou, à tout le moins, on
l'a aidé. Comment? Et surtout, pourquoi?
Un excellent polar, sombre et beau, aussi cruel que la nature sauvage de
l'Islande.
-Le livre que j'ai honte d'aimé: La fille de papier,
Guillaume Musso
Je n'ai pas tout lu Musso: je m'en garde un peu. Quand j'étais libraire, je levais le nez sur cet auteur, que je croyais n'être qu'un clone de Marc Lévy. Grosse erreur. J'ai adoré le côté surnaturel qui se dégage du livre et l'explication tout rationnelle qui explique le tout...J'ai aimé le côté sucré, le romantisme, la jolie finale...Mon genre de rêverie. Une fille qui tombe d'un livre! Le fait qu'on me l’a offert ajoute au charme.
Tom Boyd est écrivant. Sa série de roman, la triologie des
anges, se vend partout dans le monde et lui vaux d'être riche à craquer.
Pourtant, il n'est pas heureux et suite à une peine d’amour, n’est plus capable
d’écrire. C'est alors que Billie, l'héroïne de son roman, tombera littéralement
de son livre innachevé…
-Le livre qui m'a donné envie d'aimer un Faune: Le dieu dans
l'ombre de Megan Lindholm
Je ne reviendrais pas sur ce livre, car j'en ai fais la critique ici , mais ce livre m'a transporté. Le plus beau, c'est que je l'ai offert à une amie et elle l'a aimé. Rien ne me fait plus plaisir de que partager les livres que j'ai aimé. C'est comme de dire "je t'aime" aux gens, sans le côté parfois awkward de la chose.
-Les livre que j'ai détesté: Pig Island, de Mo Hayder et Les
guerriers de la nuit, de Graham Masterton
Un doublé! En plus, les deux ont le même genre de finale. Une finale qui fait pouet. J'ai pardonné plus facilement à Mo Hayder qu'à Graham Masterton. Sacré Graham! Ça doit bien faire 15 ans que j'ai lu ton livre et je t'en veux encore.
Pig Island, donc, est l'histoire d'une île perdue, près de
l'Écosse, que les gens du coin croient habitée par un démon. Un journaliste ira
pour en avoir le cœur net. La fin est horrible. Je l'ai jeté dans le mur de
toutes mes forces quand je l'ai fini. Et ce n’est pas horrible dans le sens
«horrifiant» : c’est horrible car je me suis accroché malgré l’histoire sans
queue ni tête et tout ça pour une fin mauvaise et maladroite. En fait, l'île est
habitée par une secte, dirigé par un charlatan. Ce charlatan a une fille dont
le jumeau ne s'est jamais développé: résultat, elle a une jambe qui lui sort du
dos, faisant comme une queue. Du gros n'importe quoi.
Les guerriers de la nuit: ah! Graham Masterton. Pour ceux
qui ne le connaissent pas, Graham fait dans les 3 S : seins, sang, sexe. Il aime
ça le gore, Graham. Adolescente, pleine d'hormones (mais je ne viens pas de
Gasconne), j'aimais aussi le gore. Les romans de Graham étaient remplis de
scènes d'une violence que je n'ai jamais revue ailleurs et de scènes de parties
de fesses avec des femmes aux grosses boules. Systématiquement. Allez savoir
pourquoi je ca-po-tais sur lui. Sa série des Guerriers de la nuit me rendait
folle: des hommes (et des femmes), handicapés suite à un accident (mais sans
lien entres eux) combattent des créatures maléfiques dans les rêves des gens.
J'avais lu les deux premiers et n'ayant pas d'argent, j'attendais que le 3e
soit libre à la bibliothèque pour le lire. 1 an que ça pris. Une longue année
avant de l'avoir dans mes mains. Je commence ma lecture et je capote: des
supers-méchant, du sang qui coule par terre tellement il y en a, du bonbon.
Mais tout se gâche à la fin...Et l'idylle entre moi et Graham pris fin. Parfois
j'ai le goût de relire un de ces romans que j'ai aimé...Mais je le hais trop
pour cela. Pensez-y: un an à attendre la finale d'un livre qu'on a aimé. 1 an
et une final qui fait pouet. Va chier Graham.
-L'auteur que j'ai trop lu: Henning Mankell.
J'avais le goût de lire du Mankell: j'avais vu la couverture du roman Le retour du professeur de danse et j'avais senti l'appel. En l'espace de quelques mois, j'ai tout lu Mankell, sauf, étrangement, Le retour du professeur de danse. J'ai eu, comme ont dit, une écoeurantite aigue. Depuis, je fais attention et même quand j'adore un auteur, je ne lis pas toute sa bibliographie d'un coup. J'y vais à petite dose. Voilà pourquoi je n’ai pas tout lu Musso, ni Dumas, ni Indridasson…J’ai appris de mes erreurs.
Ne vous l’avais-je pas dit que lire, ça change une vie?
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