mercredi 3 août 2011

Les hommes qui peignent sont dangereux: critique de Duma Key de Stephen King



Il y avait très longtemps que je n'avais pas lu de Stephen King. J'avais développé un préjugé défavorable face à son œuvre, préjugé dont je ne souviens plus la cause. En fait, l'explication la plus plausible est que j'étais adolescente et que je me révoltais contre ce qui était populaire. Enfin. Ce printemps, je travaillais dans une librairie et en marchant dans les allées j'ai aperçue la couverture très rose et très Florida de Duma Key. Un rapide coup d'œil sur le Web me permit de lire plusieurs critiques forts favorables. Il n'en fallut pas moins pour me convaincre que l'heure de la réconciliation entre moi et le King avait sonné; je suis comme ça moi, je n'aime pas la chicane.


Duma Key raconte l'histoire d'un homme, Edgar Freemantle, qui survit à un accident sur un chantier de construction. Il perd son bras droit et devient partiellement amnésique et aphasique; sa nouvelle condition le rend extrêmement colérique et sa femme demande rapidement le divorce, tant il la terrifie. Edgar pense alors au suicide, mais son docteur, le psychiatre Karmen, lui propose plutôt de prendre une année à lui pour faire une activité qu'il aime; après quoi il pourra revenir sur sa décision. Edgar décide donc de quitter le Minnesota pour les Key's de la Floride où il loue une charmante maison, toute rose, sur l'île de Duma. L'île est presque déserte et appartient à une vieille dame, Elizabeth Eastlake, dont s'occupe un ancien avocat nommé Wireman. Bien vite, les trois éclopés (Elizabeth souffre d'Alzheimer et Wireman de migraines constantes) vont devenir amis.
Edgar, qui dessinait quand il était jeune, considère alors que la vue de Big Pink (sa maison de location) sur le Golf du Mexique est trop belle et commence à peindre le coucher de soleil, comme son docteur lui a recommandé. Rapidement, ses toiles impressionnent Wireman et la fille d'Edgar, tant elles sont surréalistes et exceptionnelles. Mais Edgar, qui peint en transe, sent de plus en plus de picotements dans son bras manquant et remarque un élément terrifiant: ces toiles prédisent l'avenir, guérissent la maladie...Et une force émane de l'île et c'est cette force qui l'anime. Or, un tel pouvoir ne vient jamais seul.
Ce que j'aime chez King, c'est son souci du détail et sa pertinence: rien n'est laissé au hasard, rien n'arrive pour rien. Il faut être attentif aux petits détails, car c'est dans ceux-ci que se cache l'horreur. Un excellent roman fantastique, par le maître incontesté du genre, qui démontre tout le pouvoir de la création.

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