jeudi 4 août 2011

Le monstre sous le lit: critique de Ça de Stephen King

 Après avoir lu Duma Key, j'étais accro, en manque: une vrai junkie. Je voulais du sang, de l'horreur, des tripes arrachées et des clowns maléfiques. J'étais prête pour Ça (It), le chef-d’œuvre de Stephen King publié en 1986. Aurais-je pu le lire avant aujourd'hui? Je ne crois pas. Les livres de Stephen King demandent au lecteur un tel abandon qu'il vaut mieux attendre le bon moment pour les ouvrir. Sinon, la connexion ne se fait tout simplement pas. Selon moi, du moins.
En octobre 1957, le petit George joue dans les rues de la ville fictive de Derry, dans le Maine, avec le bateau en papier que son grand frère Bill lui a fabriqué. Quand son bateau tombe dans une bouche d'égout, George se penche pour le ramasser et aperçoit un clown, dans l'égout. Le clown lui propose tout naturellement de lui redonner son bateau, il n'a qu'à tendre le bras...bras que le clown arrache, le tuant sur le coup. Ce meurtre ne sera pas le premier ni le dernier à survenir à Derry où à tous les 27 ans, une force semble se déployer et mettre à morts plusieurs personnes individuellement avant de massacrer une grande partie de la population. Toujours de terribles et malheureux accidents, pendant lesquels les habitants de la ville semble perdent la tête. Pendant l'été 1957 Eddie, Stan, Mike, Ben, Richie et Bev suivront donc leur ami et meneur le Grand Bill à la recherche de ce monstre qui vit dans les égouts et qui semble être la cause de tous ces meurtres. Ne réussissant pas à le tuer, ils se feront une promesse: revenir à Derry si Ça revient.
En 1984, seul Mike vit encore à Derry. Les autres, devenus adultes, sont éparpillés un peu partout dans le monde. Mais un jour, Mike les appels un à un pour leur rappeler leur promesse faite il y a 27 ans quand ils étaient enfants: Ça est revenu. Et cette fois-ci, ils devront l'arrêter pour de bon.
Ça c’est d'abord un roman sur les peurs de l'enfance et sur le pouvoir que peut avoir l'imaginaire. C'est aussi un roman qui traite des différences entre le monde de l'enfance et celui de la vie adulte. Il traite aussi de comment les parents peuvent abandonner leur progéniture aux monstres qui se cachent sous le lit. Car les adultes de Derry ne semblent pas réagir comme des parents «normaux» dans une ville où les enfants sont trucidés et dans la bande de Bill, seul Mike à une famille «normal». Bev est battu par son père qui voit sa prochaine puberté comme une catastrophe, les parents de Bill ne s'occupe plus de lui depuis que son frère est mort, la mère de Ben le suralimente et la mère d'Eddie souffre du syndrome de Münchhausen par procuration. Ça traite aussi du Mal, comme rarement un auteur y est parvenu; car ce Mal est imprégné dans la ville de Derry. Les massacres cycliques en sont un bon exemple. Lire ce roman est une expérience terrifiante tant les crimes sont odieux et les massacres influencés par Ça sanglants et détaillés. Mais pour tous amateurs d'horreur et de fantastique qui se respecte, ce roman est un classique.
Son seul et unique défaut est qu'après, que lire? J'ai déjà fais l'expérience de tout lire d'un coup les œuvres d'un auteur (il s'agissait d'Henning Mankel et de sa série avec l'inspecteur Wallander), mais l'expérience m'avait laissé un goût amer... Aussi bien me tranquilliser un peu et attendre avant de lire Le Dôme (Under the Dome) son petit dernier...quitte à trouver toutes mes lectures insipides et indigestes.
Lire de l'horreur amène un tel niveau d'adrénaline qu'après, j'en veux encore et encore...

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