mercredi 3 août 2011

C'est nous qui sommes les morts-vivants: critiques de World War Z, du Guide de Survie en Territoire Zombie et de Walking Dead

 Je ne sais pas d'où vient notre fascination (ni la mienne d'ailleurs) pour les morts-vivants. On ne peut pas dire que notre affection vient de leur grande beauté, disons. Pourquoi alors sommes nous fascinés par eux? Je crois que c'est à cause de notre éducation et de notre fonds de religion Catholique: les humains ne sont pas supposés ressusciter après la mort. Seul Jésus a eu le droit (et c'est parce qu'il avait une fichu de bonne raison). Les zombies sont également cannibales et ne présentent aucun signe d'intelligence, ce qui en choque plusieurs: d'habitude, une espèce qui n'a aucun QI n'est pas supposé survivre. Or, dans le cas qui nous intéresse, elle nous mange. Avouez que c'est frustrant. Peut-être aussi est-ce la critique que ces œuvres font de notre société de consommation? Et le comble: on ne sait pas pourquoi ils sont comme ça. Dans aucune des trois œuvres présentés ici une explication scientifique est donnée (ne confondez pas la série de télévision The Walking Dead et la bande dessiné); fondamentalement, ça dérange. Et fascine à la fois.
World War Z de Max Brooks

Ce livre est «une histoire orale de la guerre des zombies». Dans notre monde, sans date (on imagine la fin du siècle dernier ou le début du nôtre par rapport aux références données) les morts ont cessé de mourir. La guerre a bien failli éradiquer l’ensemble de l’humanité: comment combattre un ennemi qui ne craint pas la mort et qui ne s'arrête que si on lui tire une balle dans la tête? Mais heureusement, les vivants ont gagné et bien qu’il reste quelques millions de zombies sur la terre (dans l’océan, gelés dans les zones arctiques et en Islande où les réfugiés furent prit en souricière et transformés en zombie) la guerre est officiellement terminée. Mais l’humanité ne sera plus jamais la même et c’est ce que l’auteur, en mission pour l’ONU, réalise en prenant les témoignages des survivants. Malgré l’aspect surréaliste du récit, on croit à cette guerre et aux témoignages qui y sont recensés. Seulement, l'auteur tombe parfois dans la critique sociale et le fait grossièrement. Aussi, les témoignages sont courts et on souhaiterait en savoir un peu plus sur les survivants. Néanmoins, le tout est agréable à lire et franchement divertissant. La folie de Max Brooks est contagieuse et il est fascinant de voir à quel point il a pris le temps de construire son récit pour le rendre le plus «réaliste» possible. À lire en regardant un bon vieux film de Georges A. Romero.
Guide de survie en territoire zombie, de Max Brooks (Zombie Survival Guide)

Le guide est cité dans World War Z, mais aussi dans le film Zombieland et dans True Blood (saison 2, épisode 12).

Le guide de survie a été écrit par un survivant: ainsi il vaut mieux lui faire confiance, car il sait ce qu'il fait. Il y donne pleins de trucs pour survivre à une attaque de zombies. Et ses trucs ne sont pas aussi ludiques qu'on pourrait le penser au premier abord. Tout y est: comment les attaquer, quelle est la meilleur arme, le meilleur moyen de transport...Encore une fois, Max Brooks possède une belle folie et bien que ce livre soit totalement inutile, vous ne pourrez de vous empêcher de dire à vos amis(es) lors de soirée mondaine: en tout cas moi j'ai lu le Guide, alors si on se fait attaquer...Son seul point faible est qu'il ne se lit pas comme un roman. En fait, vous pouvez le lire comme tel (et faire comme moi), mais c'est un peu plate. Vaut mieux le garder comme livre de chevet et en lire des bribes, de temps à autre. Le tout sera beaucoup plus divertissant.

The Walking Dead de Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard.

Avant d'être une série de télévision américaine (excellente, par ailleurs) The Walking Dead était une bande dessiné tout autant américaine, en noir et blanc. Rick Grimes, un policier du Kentucky, est plongé dans un profond coma suite à une opération policière qui a mal tourné. Quand il se réveille il est seul dans un hôpital, complètement abandonné. Seul? Pas totalement, comme il le découvrira bien vite. Suite à ces premières rencontres avec les morts-vivants, dont il ne comprend pas le problème, il tentera de retrouver sa femme Lori et son fils Carl. Il retrouvera bientôt sa famille dans un camp de refugiés près d'Atlanta. Avec sa famille et les autres refugiés, Rick tentera de survivre aux morts-vivants, à l'humanité qui s'effondre et à celle qui reste. Car le plus dangereux dans les Walking Dead n’est pas toujours celui que l’on croit.
Une phrase pourrait d'écrire The Walking Dead: quand ça va mal, c'est que ça va aller encore plus mal. Les moments de bonheur sont rares et l'humanité quittera peu à peu Rick et sa bande, les mettra en contact avec d'autres survivants pour qui survivre ne prend pas toujours le même sens...Lentement, mais surement Rick et sa bande devront s'enfoncer de plus en plus profondément dans l'horreur qui survient quand survivre devient essentiel et que le «chacun pour soit» est la règle. Comment savoir où est la ligne entre le Bien et le Mal quand vous devez tuer votre fils devenu zombie? Quand des humains vous chassent pour vous donner en spectacle contre des morts-vivants qui veulent vous bouffer? Comment savoir quand il n'y a plus de lois, plus d'interdit, plus de société? Pour finir, mentionnons que le récit ne pourrait pas se dérouler ailleurs qu'aux États-Unis, car dans ce monde apocalyptique, la célèbre citation de John F. Kennedy: «Ne demandez pas à votre pays ce qu'il peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays» prend tout son sens.
L’ascension du gouverneur (The Walking Dead tome 1) Robert Kirkman, Jay Bonansinga

Le Gouverneur est un personnage de la série The Walking Dead que l’on aime détester. Tout en lui est violence, sadisme, malveillance et cruauté… En lisant les bandes-dessinés, je me souviens m’être demandé : mais comment un être humain peut-il en arriver là? Ce petit livre y répond en présentant les débuts de Philip Blake.

Je ne me lancerai pas dans un résumé, car de un le livre est court et de deux, les fans fini (dont je fais parti) vont le lire de toute façon. Chose sûre, ce n’est pas le livre de l’année, ce n’est pas super bien écrit, mais…je l’ai lu en 3 jours. CQFD.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire